Le rachat de 170 millions de dollars et les fonctionnalités d’IA peinent toujours à masquer le déclin, Pump.fun reste prisonnier du cycle des Meme.

Auteur : Frank, PANews

 

Pump.fun, en tant que "usine de mint de Meme" de l'écosystème Solana, a accumulé des revenus et des richesses impressionnants. Cependant, le prix du token de la plateforme, PUMP, peine à se maintenir face à une pression de vente continue. Pour inverser la tendance, Pump.fun tente une double approche : un rachat massif de tokens et l’introduction expérimentale d’une nouvelle fonctionnalité basée sur des agents IA, le "Mayhem Mode".

Face à un environnement de marché complexe et à des défis internes, ce porte-avions du Meme pourra-t-il vraiment redresser la barre ?

Baisse notable des données, mais reste solide par rapport au secteur

Pour comprendre la situation difficile de Pump.fun, il faut analyser ses données complexes.

Au 14 novembre, le revenu moyen quotidien de Pump.fun reste supérieur à 1 million de dollars, ce qui le place dans le top 5 de tous les protocoles. Cependant, ce chiffre est en nette baisse par rapport au début de l'année, où les revenus quotidiens atteignaient parfois 4 millions de dollars.

Dans le même temps, le nombre quotidien de nouveaux tokens émis par Pump.fun est passé d’un pic de 70 000 à moins de 20 000. Le nombre de portefeuilles actifs par jour a également diminué, mais il est resté au-dessus de 100 000 au cours des trois derniers mois, ce qui indique une baisse modérée. Le taux de "graduation" des tokens émis a nettement chuté : depuis février, il est resté en dessous de 1 %, atteignant même 0,58 % en septembre. Cela reflète indirectement que le taux de réussite dans le marché des Meme diminue de plus en plus.

Cependant, cette baisse des données est en grande partie due au déclin de l'ensemble du secteur. Comparé à ses concurrents, la part de marché de Pump.fun a en réalité augmenté. Par exemple, le 12 novembre, sur les plateformes de lancement de Meme de Solana, Pump.fun a émis 14 800 tokens, soit environ 93,4 % du total. Lors de la "guerre" des plateformes de lancement de meme, sa part était tombée à un minimum de 16,8 %.

Dans l'ensemble, les performances de Pump.fun ont effectivement baissé par rapport à son apogée, mais elles semblent plus résilientes que celles de ses concurrents.

« Rachat » et « correction », une recette de token inefficace

Face au ralentissement de la croissance de la plateforme et à la chute continue du prix du token PUMP, l’équipe de Pump.fun tente de relancer le marché par des rachats massifs et le lancement du "Mayhem Mode".

Depuis le lancement du token PUMP en juillet, Pump.fun a utilisé environ 98 % de ses revenus pour racheter des PUMP pour une valeur de plus de 173,7 millions de dollars, soit 11,19 % de l’offre totale en circulation.

En termes de volume de rachat, cela place Pump.fun au deuxième rang de tous les protocoles, juste derrière Hyperliquid en volume quotidien.

Cependant, la performance du prix du PUMP ne semble pas proportionnelle à l’ampleur des rachats : depuis le sommet de septembre, le token a chuté jusqu’à 0,0015 dollar, soit une baisse maximale de plus de 83 %. À ce jour, la correction est d’environ 60 %, alors que celle du bitcoin sur la même période a atteint un maximum d’environ 23 %, et celle de HYPE environ 40 %.

Face à l’inefficacité du "pouvoir de l’argent", l’équipe tente de créer un nouveau récit par l’innovation produit. Le 12 novembre, la plateforme a lancé le "Mayhem Mode" expérimental. Cette fonctionnalité vise à introduire des agents IA qui participent automatiquement aux transactions de nouveaux tokens. Selon la documentation, ces agents IA mintent 1 milliard de tokens supplémentaires pour les tokens sélectionnés (doublant ainsi l’offre totale à 2 milliards), puis effectuent des "transactions aléatoires" pendant 24 heures pour accroître la liquidité initiale, avant de brûler la partie non vendue.

Cependant, cette mise à jour très attendue a immédiatement rencontré le "chaos". La communauté a signalé que la nouvelle fonctionnalité était peu pratique et comportait de nombreux bugs, notamment "une émission excessive de tokens", "l’épuisement des fonds des créateurs" et "le blocage des fonds des utilisateurs".

Le KOL du secteur Meme, pepe boost, a déclaré sans détour : "En réalité, il n’y a pas plus de volume de transactions que pour les tokens ordinaires", "je pensais qu’il y aurait du lourd, mais en fait c’est juste un test d’IA expérimental sur pump".

Le marché vend la « filière Meme », pas Pump.fun

Pourquoi des rachats de plusieurs millions de dollars par jour ne soutiennent-ils pas le prix ? Pourquoi la nouvelle fonctionnalité tant attendue est-elle tournée en dérision ? La raison fondamentale du désintérêt du marché ne réside peut-être pas dans Pump.fun lui-même, mais dans un récit plus global, des défauts structurels et la force du cycle.

Premièrement, la tendance générale est inévitable.

Récemment, la correction du marché s’est accentuée et presque tous les tokens sont en baisse. Dans un tel contexte, les rachats ne peuvent que "ralentir la chute" et non "inverser la tendance". Comme mentionné précédemment, Hyperliquid dispose également de revenus et d’un mécanisme de rachat puissants, mais son token a également subi une correction de 40 %. Cela prouve que, dans un marché baissier, les rachats financés par les revenus du protocole ne peuvent pas contrer la pression macroéconomique à la vente.

Deuxièmement, il existe toujours un scepticisme sur le marché : les revenus élevés et le volume de transactions de Pump.fun seraient en grande partie une "bulle", générée par des bots de trading à haute fréquence, et non par de vrais utilisateurs.

Si cette bulle éclate, le prix correspondant ne pourra pas être soutenu. PANews a mené une enquête à ce sujet, en analysant plusieurs centaines de transactions récentes de 10 tokens non "gradués" choisis au hasard. Il en ressort que les transactions de bots représentent environ 54,7 % du volume, chaque bot effectuant en moyenne 22 transactions par token, contre seulement 1,8 pour les utilisateurs réels. En termes de montant, chaque transaction de bot représente 68 dollars, et les bots contribuent à environ 45,6 % du volume total. En réalité, ce ratio est même inférieur à celui des enquêtes précédentes. Ainsi, la "bulle des bots" est un problème structurel de longue date chez Pump.fun, mais elle ne s’est pas aggravée récemment. Il semble donc que ce ne soit pas la principale cause de la baisse du token.

Troisièmement, après avoir écarté les facteurs macroéconomiques et les bots, la raison principale n’est peut-être pas que Pump.fun ne fonctionne plus, mais que la filière Meme elle-même est en difficulté.

La raison fondamentale du désintérêt du marché est la perte de confiance des investisseurs dans l’ensemble de la filière "Meme coin". En tant qu’infrastructure de ce secteur, le prix du token de Pump.fun reflète les attentes futures de toute la filière. Or, ces attentes sont actuellement pessimistes.

Cela se voit clairement dans la performance de l’écosystème Solana, dont l’activité globale est en déclin. Les données montrent que le nombre total de portefeuilles actifs sur Solana a récemment atteint un plus bas sur 12 mois. En tant que principal champ de bataille des Meme coins, le "carburant" de Solana s’épuise.

Et ce n’est pas seulement Pump.fun : les autres plateformes de lancement de Meme affichent des chiffres encore plus "désastreux". LetsBonk.fun, qui avait menacé la position de Pump.fun en juillet, a vu son activité "s’effondrer" rapidement après août, avec seulement environ 200 nouveaux tokens émis par jour actuellement. Dans ce contexte de repli général du secteur, Pump.fun est en réalité "le plus résilient".

Nous pouvons donc en conclure que la baisse du token PUMP n’est pas due à une vente massive de Pump.fun, mais à une vente de la filière Meme dans son ensemble.

Pump.fun n’est que la première classe la plus luxueuse du "Titanic des Meme en train de couler".

 

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