Le marché de l'or accueille un acteur de poids ! Le géant des stablecoins Tether recrute un trader de premier plan de HSBC

Tether débauche l’équipe principale des métaux précieux de HSBC, s’imposant avec force sur le marché des métaux précieux et bouleversant la structure actuelle du secteur. Ces dernières années, l’entreprise a constitué l’une des plus grandes réserves d’or au monde.

Source : Golden Ten Data

L’émetteur du plus grand stablecoin au monde, Tether, recrute deux des meilleurs traders mondiaux de métaux précieux auprès de HSBC Holdings. Forte de ses ressources financières, l’entreprise prévoit de constituer d’importantes réserves d’or afin de défier les acteurs dominants du marché de l’or.

Selon des sources proches du dossier, Vincent Domien, responsable mondial du trading des métaux chez HSBC, et Mathew O’Neill, responsable du financement des métaux précieux pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, rejoindront la société de cryptomonnaie dans les prochains mois. Ces personnes, qui ont requis l’anonymat car l’information n’est pas encore publique, précisent que les deux hommes sont actuellement en période de préavis chez HSBC.

Ces dernières années, Tether s’est activement développé dans le secteur des métaux précieux, accumulant l’une des plus grandes réserves d’or au monde — une réserve qui n’appartient ni à une banque ni à un État souverain, et qui fait partie de ses actifs de réserve dépassant 180 milliards de dollars. HSBC est un géant du secteur des métaux précieux, largement considéré comme le leader du secteur juste derrière JPMorgan, avec des activités couvrant le trading de contrats à terme, le stockage d’or et le transport mondial de lingots.

Domien est actuellement membre du conseil d’administration de la London Bullion Market Association, l’organisme de référence du marché mondial de l’or. Il a rejoint HSBC en 2019 en provenance de Societe Generale SA, et a été nommé responsable mondial du trading des métaux en 2022. O’Neill travaille chez HSBC depuis 2008.

Dans un contexte de concurrence accrue pour les talents, ces deux départs constituent un revers pour l’activité des métaux précieux de HSBC. Cette année, le prix de l’or a enregistré sa meilleure performance annuelle depuis 1979, battant record sur record, poussant sociétés de négoce, hedge funds et banques à renforcer leurs équipes spécialisées dans les métaux précieux.

Les actifs de réserve du stablecoin phare de Tether, l’USDT, incluent de l’or. Selon son dernier rapport de réserve, la société détenait en septembre plus de 12 milliards de dollars d’or. Selon les calculs de Bloomberg, sur l’année écoulée jusqu’en septembre, la société basée au Salvador a acheté en moyenne plus d’une tonne d’or par semaine.

Cela fait de Tether l’un des plus grands acheteurs d’or du marché — ce chiffre n’inclut pas encore les réserves d’or de son stablecoin adossé à l’or (XAUT), ni les investissements privés en or réalisés avec les milliards de dollars de profits de Tether. L’entreprise a également investi dans d’autres maillons de la chaîne d’approvisionnement de l’or, y compris dans des sociétés de concessions.

L’USDT est échangeable à un ratio de 1:1 contre le dollar américain, ses actifs de réserve étant principalement composés de bons du Trésor américain et d’autres actifs tels que l’or. Concernant le XAUT, selon le site officiel de Tether, sa capitalisation boursière s’élève à environ 2 milliards de dollars, adossée à 100 % par environ 1 300 lingots d’or.

L’an dernier, Tether a réalisé un bénéfice de 13 milliards de dollars grâce à ses actifs de réserve. Bien que l’effectif soit réduit, la rentabilité de l’entreprise rivalise avec celle des plus grandes banques d’investissement de Wall Street. Cette année, la société prévoit un bénéfice d’environ 15 milliards de dollars.

Le développement de Tether a bénéficié de la forte hausse du prix de l’or cette année. Cette envolée des prix s’explique par les achats continus des banques centrales, des achats de tendance, ainsi que par ce que l’on appelle le « carry trade de dépréciation » — un terme générique désignant le fait que, par crainte de la dette souveraine et de la dépréciation de la monnaie dans laquelle elle est libellée, les investisseurs se détournent de ces actifs au fil du temps.