Alors que les marchés crypto oscillent entre attentisme réglementaire et spéculations débridées, l’ether ( ETH ) revient discrètement sur le devant de la scène. Depuis la mi-mai, plusieurs signaux convergent : afflux constants sur les ETF spot ETH, raréfaction de l’offre en circulation, croissance des volumes sur les solutions de couche 2… Ce faisceau d’indicateurs ne doit rien au hasard. Et pour certains observateurs, il pourrait annoncer une nouvelle phase ascendante pour l’actif, actuellement empêtré sous la barre critique des 2 800 $.

Afflux massifs sur les ETF au comptant sur l’ether : le nouveau carburant institutionnel ?

Depuis l’approbation surprise des ETF Ethereum au comptant aux États-Unis en mai, les signaux n’ont cessé de s’intensifier. Pas un seul jour de décollecte nette n’a été enregistré depuis le 16 mai. Les ETF spot sur l’ether ont attiré 837 millions de dollars sur cette période . Ce flux continu, bien que modeste face aux 4 milliards de dollars de volume quotidien moyen sur les exchanges crypto, révèle un changement de paradigme : l’entrée progressive des capitaux institutionnels dans l’écosystème Ethereum.

Ce nouvel afflux contribue à faire pression sur l’offre disponible. En effet, le solde d’ether disponible sur les exchanges crypto a atteint un plancher historique, frôlant les 16,33 millions d’ETH. En parallèle, 28,3 % de l’offre totale est désormais verrouillée en staking, une proportion en hausse. Cette double dynamique, baisse de la liquidité disponible et hausse des achats institutionnels, crée un contexte propice à une appréciation du prix , malgré une volatilité persistante.

Un écosystème crypto en mutation

L’infrastructure Ethereum elle-même montre des signes de robustesse renouvelée. Le réseau a enregistré une hausse de 6 % de sa TVL (valeur totale verrouillée) sur 30 jours, porté notamment par les protocoles Pendle, Ethena et Spark. Les volumes sur les exchanges décentralisés (DEX) ont certes souffert à cause de frais encore trop élevés, mais les solutions de couche 2 d’Ethereum (Base, Arbitrum, Unichain, Polygon) ont enregistré 70 milliards de dollars de volume sur 30 jours.

Au total, Ethereum et ses extensions cumulent 136,8 milliards de dollars, contre seulement 4,5 milliards pour Tron ou 4,2 milliards pour Avalanche. Cela souligne à quel point l’écosystème Ethereum demeure, malgré ses défauts, le cœur de la DeFi mondiale. Reste une ombre au tableau : les revenus générés par les frais de transaction sont modestes, avec 43,3 millions de dollars récoltés sur 30 jours. Cela impacte la rentabilité du staking, car les revenus sont essentiels pour compenser la réduction de l’offre.

Entre afflux d’investisseurs institutionnels et raréfaction croissante de l’offre, l’ether semble prêt pour une nouvelle impulsion haussière. Le seuil des 2 800 $ reste à franchir, mais le momentum semble se construire. Les freins sont encore bien présents, notamment les frais de transaction et la lenteur des mises à jour de consensus, mais les catalyseurs techniques et financiers se multiplient. Si la tendance se confirme , l’ETH pourrait bien redevenir l’actif central du marché crypto dans les mois à venir.